Avez-vous déjà été victime d'harcèlement de rue ?
Oui
Avez-vous déjà eu peur ?
Oui
Quels endroits évitez-vous ?
Aucun, après je ne suis pas un oiseau de nuit et je ne suis pas fêtarde, ça limite les endroits où je pourrais me sentir en insécurité.
Avez-vous des réflexes en cas d'urgences ?
j'envoie un sms à mon compagnon, je compte faire des cours d'auto-défense dès que le problème de pandémie sera réglé, mais j'ai un réflexe qui fonctionne généralement : l'affirmation de soi. J'ai appris à ne plus culpabiliser, à m'endurcir et je prends la place dont j'estime mériter, que cela plaise ou non. Je suis également très direct.
Une fois un mec ne voulait pas me laisser tranquille avec une pote et il ne voulait pas nous lâcher pendant au moins 20mins malgré que je le menaçait d'appeler les flics. Au final à un moment il a commencé une phrase commençant par " Toi t'es une femme", et je l'ai coupé en disant " Qu'est ce que tu en sais, je suis peut-être transgenre" et il a suffit que je dises ça pour qu'il nous laisse tranquille (Je voyais dans son regard qu'il était en train d'imaginer que j'avais un pénis, et que je le dégoûtais), c'est risqué de faire ça mais la situation le permettait : on était dans un lieu public avec beaucoup de monde, en pleins jour.
Sinon je rejoins ce qui a été dit plus haut :
Mes agressions sexuelles je les ai vécu quand j'avais 9-10 ans, 12 et 17-18 ans. Par des camarades de classe en primaire, Par un inconnu de mon âge à 12 ans, par une connaissance à 17-18 ans.
J'ai connu IRL 2 violeurs, toujours en liberté actuellement.
Je ne compte plus le nombre de connaissances, de potes, d'anciennes amies, et même des femmes dans ma famille victimes de attaque, de maltraitance, de violence... Pour mon cas j'ai eu surtout de la chance parce que j'ai un fort caractère et quand je ne veux pas faire quelque chose en me sentant jugée, oppressée, je n'ai pas peur de dire non et de m'accepter comment je suis, j'ai toujours rejeté la pression sociale et ne me suis jamais sentie obligée de faire quelque chose par peur du rejet la plupart du temps, même si le rejet je le vivais super mal après. J'apprenais très rapidement de mes erreurs et en retenais très vite une leçon de vie quand je me faisais avoir sur certains points. Pourtant rien dans mon éducation m'a appris tout cela, j'agissais instinctivement en luttant sur ce qui m'oppressais... et quelque part, je le fais encore... Même si j'en étais arrivée à rejeter la différence sur certains points, à discriminer, à voir les choses en noir et blanc et à me réfugier dans des croyances que je m'étais créée pour soulager mes angoisses à une époque. J'ai une amie victime de violence conjugale, c'est passé en justice, l'homme a été jugé et a eu sa peine. Un de ses enfants a mis un temps avant de lui avouer que son père avait fait quelque chose d'incestueux, la justice ne prends pas en compte la parole des enfants avant l'age de 8 ans, au cas où la mère leur a dit d'inventer ça... Le procès encore en cours pour d'autres faits, le père a le droit d'avoir ses enfants 1 week-end sur 2, même si ils ne veulent pas, si la mère refuse pour protéger ses gosses, ça lui retombera dessus. Il a le droit de la contacter, elle, son ancienne victime qui a encore des réactions posts-traumatiques parfois, parce que la justice considère qu'il a payé sa peine.
Une fois un mec m'a agressé dans le bus, il me criait dessus, était sur le point de me voir un coup de boule, ma réaction face au danger : lui répéter de me laisser tranquille fermement. Par chance un jeune homme devant moi s'est levé, a détourné son intention et a reçu son coup de boule... mais le ga qui m'a protégé a fini par le frapper jusqu'au sang, il était vraiment amoché, puis on l'a sorti du bus. Quelques arrêts plus tards, la police a pris nos témoignages, j'ai voulu porter plainte : pas d'armes, pas de menaces verbales, il a pas eu le temps de me toucher même si il me criait dessus et avait sa tête à 2cm de la mienne, la menace non verbale n'étant pas prise en compte, pas de plainte possible, et le pire c'est l'excuse du policier " Je comprends que vous avez eu peur, mais c'était votre interprétation".
Quand j'ai voulu porter plainte après une menace d'un collègue de me frapper parce que je lui disais de ne plus me regarder comme il le faisait sinon je porterais plainte pour ses comportements sexuellement inappropriés qu'il a eu envers moi devant témoin, et en plus il a également eu des paroles sexuellement déplacées envers d'autres collègues allant jusqu'à suivre harceler sexuellement et agresser sexuellement une collègue, techniquement dans la loi on peut porter plainte, elle doit être prise en compte. Mais la juriste m'a dit, que si pas de menace armée, et il ne m'a pas menacé au moins 3 fois, la plainte sera très certainement classée sans suite par un type qui décide si ce que t'as vécu mérite ou pas de passer en justice.
Parce que dans la réalité, la justice n'est pas juste, elle discrimine et elle est pleine de failles, entre les lois et la réalité des choses, c'est tout un autre monde.
Aigrie par l'hypocrisie et le déni.