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En proses ou en vers : vos poèmes préférés.
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Donny
01/12/2017 14:37
Bien que la poésie soit bien moins célébrée qu'elle n'a pu l'être autrefois,
je pense qu'elle a quelque chose d'intemporel et nous accompagne tous, à différents degrés.


Comme pour la musique, il existe des poèmes de toutes les époques, dans tous les styles,
et sur toutes les thématiques : il y en a donc pour tous les goûts !



Alors qu'ils soient célèbres ou non,
qu'ils parlent d'amour ou de solitude, en proses ou en vers,
partageons ces poèmes qui ont une place dans nos cœurs !



N'oubliez pas d'en indiquer le titre et l'auteur, ça facilite les recherches en cas de coup de cœur.
Et malheureusement, j'imagine que la règle du français absolu s'applique ici aussi.


Allez les poètes,
Pouêt pouêt !

Donny
02/12/2017 05:03
Si ça peut vous aider, je vous recommande [url]ce site[/url] où on trouve un peu de tout. Il n'y a plus qu'à copier/coller le poème qui vous plaît. J'inaugure donc avec ce poème plutôt court.


L'étranger
René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)


Je me dis bien souvent : de quelle race es-tu ?
Ton coeur ne trouve rien qui l'enchaîne ou ravisse,
Ta pensée et tes sens, rien qui les assouvisse :
Il semble qu'un bonheur infini te soit dû.

Pourtant, quel paradis as-tu jamais perdu ?
A quelle auguste cause as-tu rendu service ?
Pour ne voir ici-bas que laideur et que vice,
Quelle est ta beauté propre et ta propre vertu ?

A mes vagues regrets d'un ciel que j'imagine,
A mes dégoûts divins, il faut une origine :
Vainement je la cherche en mon coeur de limon ;

Et, moi-même étonné des douleurs que j'exprime,
J'écoute en moi pleurer un étranger sublime
Qui m'a toujours caché sa patrie et son nom.

SlipRose
Modératrice
02/12/2017 13:10
Je vis, je meurs…


Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.



Louise Labé
03.06

Shake
02/12/2017 21:28
Le poème d'Hannah de 13 Reasons Why ; pas la joie mais tristement joliment imagé

Aujourd'hui, je porte des sous-vêtements noirs en dentelle
Dans le seul but d'avoir conscience que j'en porte.
Et sous cette dentelle, je suis bien sûr complètement nue.
Je ne sens que ma peau,
Des kilomètres et des kilomètres de peau;
Ma peau me sert à recouvrir mes pensées
Comme si c'était de la cellophane,
Et à travers ma peau vous pouvez voir tous les vestiges de la veille,
Mais malgré ce que vous pouvez croire,
Ma peau est douce, même lisse, avec des tas de cicatrices,
Mais ça n'a pas d'importance tout ça.
Vous vous moquez de savoir comment est ma peau.
Vous voulez juste savoir ce que mes doigts font dans le noir.
Mais si tout ce qu'ils faisaient finalement était d'ouvrir des fenêtres,
Pour que je puisse voir des éclairs à travers les nuages
Si tout ce qu'ils voulaient faire était de grimper à un mur d'escalade
Pour goûter un air frais et pur ?
Si tout ce qu'ils cherchaient était un cahier ou une main à tenir ?
Mais ce n'est pas l'histoire que vous voulez
Vous léchez vos lèvres et vous les pincez avec vos dents
Juste une fois, j'aimerais être à l'attention de quelqu'un d'autre
Je n'ai pas besoin d'être l'eau dans le puits
Je n'ai pas besoin d'être le puits
Mais j'aimerais ne plus être le sol
Je voudrais ne plus être la chose dans laquelle les gens creusent avec leurs mains
Certaines filles connaissent les paroles de chansons des unes et des autres
Elles trouvent des harmonies dans leurs rires
Leurs coudes collés sont en phase
Et si je ne sais pas fredonner juste ?
Et si mes mélodies sont les seules que personne n'écoute ?
Certaines personnes peuvent reconnaître un arbre,
Une cour d'entrée, et savoir que ça deviendra leur maison
Dans combien de cercles je pourrais entrer avant d'arrêter d'en chercher ?
Combien de temps avant que je me perde pour de bon ?
Ça doit sûrement être possible de nager dans l'océan de l'être que tu aimes sans couler
Ça doit sûrement être possible de nager sans devenir toi-même de l'eau
Mais je continue de respirer ce que je pense être de l'air
Je cherche toujours des pierres attachées à mes pieds .
Astrale

Donny
03/12/2017 11:51
@SlipRose : Ah, j'avais beau connaître ce poème de nom, je crois que je l'avais jamais vraiment lu. Et ça en valait le coup.

@Shake : J'ai beau avoir un avis mitigé sur la série, j'avais bien aimé ce poème aussi.


J'ai envie de vous partager "Le Voyage" de Charles Baudelaire. Bien que ce soit mon poème préféré toutes catégories confondues, je suis conscient que c'est un énorme pavé , et que probablement personne ne le lire.
Du coup j'ai hésité à poster uniquement ma partie préférée (la VII), mais ce serait perdre tout l'intérêt du poème puisqu'il retranscrit une évolution de notre vision du voyage avec l'âge et l'expérience.

Alors je le poste en entier, et tant pis si personne ne le lit.



Le voyage
Charles BAUDELAIRE (1821-1867)


A Maxime Du Camp.

I

Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !


II

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où !
Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l'oeil ! "
Une voix de la hune, ardente et folle, crie .
" Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil !

Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.

Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques !
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ;
Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.


III

Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

Dites, qu'avez-vous vu ?


IV

" Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus grands paysages,
Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux
De ceux que le hasard fait avec les nuages.
Et toujours le désir nous rendait soucieux !

- La jouissance ajoute au désir de la force.
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais,
Cependant que grossit et durcit ton écorce,
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin,
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ;
Des trônes constellés de joyaux lumineux ;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

" Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
Et des jongleurs savants que le serpent caresse. "


V

Et puis, et puis encore ?

VI

" Ô cerveaux enfantins !
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
" Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "

Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense !
- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "


VII (ma partie préférée, si jamais quelqu'un lit encore ce post)

Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres,
A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le coeur joyeux d'un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange
Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "

A l'accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
" Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre ! "
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.


VIII

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !




Voilà, j'ai définitivement tué tout espoir de survie de ce topic en faisant fuir les lecteurs déjà rares. Bisous.

Shake
03/12/2017 18:11
Non t'en fais pas ! J'avais lu Les Fleurs du Mal, mais c'est vrai que j'avais un peu oublié ce poème qui pourtant est important puisque clôture le recueil et clôture un itinéraire poétique particulier

Du coup j'ai eu l'occas' de le relire et il est vraiment très riche que ce soit en métaphores qu'en construction et gradation de la pensée ; j'ai une petite préférence pour la partie I et IV

Puis pour ceux qui ne le connaissaient pas ça fait une bonne occasion de découvrir un très beau poème (•͈ᴗ•͈)

Un autre que j'aime bien de par les images sereines et douces coupées par une chute abrupte qui remet en question ce que l'on vient de lire :

Le Dormeur du Val d'Arthur Rimbaud


C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Astrale

ZaZinOu
04/12/2017 19:44
J'ai beaucoup écrit dans ma vie, par la suite je partagerai quelque chose de moi, en ce moment j'ai le cœur très lourd et j'aimerais partager cette prose connue et assez glauque.




Ne reste pas là à pleurer devant ma tombe je n’y suis pas, je n’y dors pas…

Je suis le vent qui souffle dans les arbres.

Je suis le scintillement du diamant sur la neige.

Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr.

Je suis la douce pluie d’automne quand tu t’éveilles dans le calme du matin.

Je suis l’envol de ces oiseaux silencieux qui tournoient dans le ciel.

Alors ne reste pas là à te lamenter devant ma tombe, je n’y suis pas, je ne suis pas mort !

Pourquoi serais-je hors de ta vie simplement parce que je suis hors de ta vue ?

La mort tu sais, ce n’est rien du tout.
Je suis juste passé de l’autre côté.

Je suis moi et tu es toi. Quelque soit ce que nous étions l’un pour l’autre avant, Nous le resterons toujours.

Pour parler de moi, utilise le prénom avec lequel tu m’as toujours appelé.

Parle de moi simplement comme tu l’as toujours fait.
Ne change pas de ton, ne prends pas un air grave et triste.
Ris comme avant aux blagues qu’ensemble nous apprécions tant.

Joue, souris, pense à moi, vis pour moi et avec moi.
Laisse mon prénom être le chant réconfortant qu’il a toujours été. Prononce-le avec simplicité et naturel, sans aucune marque de regret.

La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.
Tout est toujours pareil, elle continue, le fil n’est pas rompu.

Qu’est-ce que la mort sinon un passage ?

Relativise et laisse couler toutes les agressions de la vie, pense et parle toujours de moi autour de toi et tu verras,

Tout ira bien.

Tu sais, je t’entends, je ne suis pas loin, Je suis là, juste de l’autre coté… —



de Mary Elizabeth Frye / Saint Augustin

Without love maybe nothing is real ?

Alt
17/12/2017 11:30
J’ai rêvé que je marchais
Sur la rive à la mer avec le Seigneur
Et je revoyais sur l’écran du ciel
Toutes les journées de ma vie passée
Et pour chaque jour traversé
Apparaissaient sur le sable deux empreintes
Les miennes et celles du Seigneur
Mais à certains endroits, je n’ai vu qu’une empreinte.
Justement lors des journées les plus difficiles de ma vie
Alors j’ai dit : « Seigneur,
J’ai décidé de vivre avec toi,
Et tu m’avais promis
Que tu resterais toujours avec moi.
Pourquoi m’as-tu laissé seul
Justement dans les moments les plus difficiles ? ».
Et lui m’a répondu :
« Fils, tu le sais que je t’aime
Et que je ne t’ai jamais abandonné :
Les jours dans lesquels il y avait qu’une seule empreinte sur le sable
Sont justement ceux où je t’ai porté dans mes bras ».

M. Fishback Powers
yo biloute

Lucile
28/08/2018 23:54
La lampe à flamme

Tu es là, dans les entrailles
Nous éclairant de ta lueur
On t'estime dans notre travail
Fait de poussière et de sueur.

Nous te confions notre vie
Dans le fond de la terre
Tu es notre seule garantie
Si tu t'éteins, on manque d'air.

Quand ta flamme monte lentement
Et que sa pointe devient bleue
Tu fais savoir qu'à tous moment
Grisou est là, c'est dangereux.

Ta présence est indispensable
Pour ces ouvriers courageux
Avec ta lumière instable
Tu accompagnes ces ténébreux.

Tu es le symbole des Houillères
Car tu rappelles les conditions
De la tache journalière
Des hommes de notre région.

Henri Raimbaut


Tout simplement l'histoire de ma famille :)
Rolling, quiet please!